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Trois morts dans l’accident de Plaine-des-Roches - Mithun, l’unique survivant : «Je dois rester fort pour ma fille de trois ans»

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Pooja laisse derrière elle une petite fille qui a fêté ses trois ans la veille de l'accident.
Pooja laisse derrière elle une petite fille qui a fêté ses trois ans la veille de l'accident.

12 novembre 2019. Cette date est à jamais gravée dans sa mémoire. Prabakar Heeramun, 37 ans, aussi connu comme Mithun est le seul miraculé de l’accident de Plaine-des-Roches. Il vient de sortir de l’hôpital de Flacq où il était admis depuis ce drame. Il nous raconte ce qui s’est passé avec une grande peine. 

Mithun est le seul survivant de l’accident qui a eu lieu durant cette tragique nuit du 12 novembre. Il a failli ne pas s’en sortir lui aussi. Aujourd’hui, il ne lui reste que sa fille, âgée de trois ans. 

« Je dois rester fort pour ma fille et je dois me rétablir au plus vite », confie la victime qui a passé une semaine à l’unité des soins intensifs et deux semaines en salle. Le jeune veuf a subi une fracture à son pied gauche. « Mo lipie inn kass en trwa, inn bizin met viss. » Son rétablissement et sa rééducation pour qu’il puisse marcher prendra du temps. Mithun réalise que sa vie ne sera plus comme avant. 

Dans la nuit du 12 novembre, la voiture que conduisait son frère Akshay, 24 ans, à bord de laquelle étaient sa mère, Seetarah, 62 ans, et son épouse Pooja, 28 ans, et lui-même, a fait une violente sortie de route à Plaine-des-Roches. Après avoir heurté une colonne en béton, le véhicule a été réduit en un amas de ferrailles. Trois morts sont à déplorer. En quelques minutes, Prabakar a perdu son frère, sa mère et son épouse. 

Akshay Heeramun, 24 ans, était au volant de la voiture.
Akshay Heeramun, 24 ans, était au volant de la voiture.

La famille Heeramun habitait tous dans la maison familiale à la rue Chinniah, à Roches-Noires. Sa mère Seetarah a longtemps travaillé dans une usine de la région. Après sa retraite, elle s’était mise à la vente des fleurs. Akshay était responsable dans un hôtel. « C’est dur d’imaginer qu’ils ne sont plus là. Nous étions très proches», lâche le survivant.  Malgré la retraite, dit-il, sa mère était une dame très occupée. « Elle était toujours en mouvement », poursuit-il.

Priya, son épouse, était celle qui faisait son bonheur. « Je l’ai connu à Roche-Bois. Nous nous sommes tout de suite aimés », se souvient Mithun. Fille unique, elle était dans la vente de parfums. 

« Nous avons eu une fille. Ma petite est très attachée à sa mère », nous dit-il. Le couple habitait à l’étage de la maison. Il tient à préciser que le jour de l’accident, il n’y a pas eu de disputes entre eux. 

« Je ne savais pas que nous avions eu un accident »

Le veuf qui exerce comme maçon, est revenu sur cette journée qui précède l’accident. « Ce jour-là, nous avions fêté le Ganga Asnan. Nous nous sommes rendus à une session de prière. Ma mère en a profité pour vendre ses fleurs ensuite nous sommes rentrés à la maison », se remémore-t-il. 

Mithun fait ressortir qu’il ne se sentait pas bien dans la soirée, d’où la raison de se rendre à l’hôpital. Toute la famille a voulu l’accompagner et ont pris la voiture pour y aller. « Mon épouse a confié notre fille à mon beau-père. » Une fois dans le véhicule, Mithun dit s’être endormi. « Kouma monn rant dan loto monn dormi. Mo ti alonz par derrière. » La suite, Mithun ne s’en souvient plus. 

Seetarah Heeramun avec sa petite fille de trois ans.
Seetarah Heeramun avec sa petite fille de trois ans.

« Je ne savais pas que nous avions eu un accident. Je me suis réveillé une semaine plus tard à l’hôpital de Flacq. J’avais quitté les soins intensifs », dit-il. Entretemps, les funérailles de sa mère, son épouse et son frère avaient eu lieu.

Ses proches n’ont pas voulu le brusquer en lui annonçant la nouvelle. « Quand on venait me voir, je demandais comment se portait mon épouse et on ne me disait rien », explique Mithun qui était suivi par un psychiatre. 

« C’est le spécialiste qui nous a dit à quel moment il fallait lui annoncer cette terrible nouvelle », nous rappelle son oncle. C’est l’oncle et Kamal Sujeewon, le père de Pooja, qui lui ont révélé la dure vérité. « Inn bizin pran li de loin. Nou finn dir li pran kouraz, dan aksidan la, maler inn arive ek ki so madam, so mama ek so frer nepli ek nou », se souvient le beau-père.

« Monn rest plore mem »

Son monde s’est écroulé. « Monn rest plore mem. Enn sans mo tifi pa ti avek nou », dit-il la voix nouée. Sa fille ne sait toujours pas que sa mère s’en est allée. La veille de l’accident, elle avait fêté ses trois ans. « Elle réclame toujours sa mère, mais on lui a dit qu’elle est partie travailler. J’appréhende le moment de devoir lui annoncer cette mauvaise nouvelle », nous explique Mithun. 

Depuis la semaine dernière, il est rentré de l’hôpital et c’est sa sœur Varsha et son beau-frère qui s’occupent de lui. « Dans mon état, je ne peux pas monter les escaliers. J’ai ma sœur qui veille sur moi. Ma fille habite chez ses grands-parents maternels. Elle me rend visite tous les jours. Elle me donne beaucoup de courage », dit-il avec une grande souffrance. 

 

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