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Vikram Hurdoyal : un «géant du social» aux pieds d’argile ?

Vikram Hurdoyal s’est imposé, ces dernières années, comme une présence incontournable sur les plateformes numériques, où son activisme social est relayé avec éloquence.
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Le Dimanche/L’Hebdo s’est rendu dans la circonscription n°10 (Montagne-Blanche/Grande-Rivière Sud-Est) pour tâter le pouls des mandants de Vikram Hurdoyal, après sa révocation comme ministre et sa démission en tant que député. Si certains habitants le considèrent comme un « géant du social », d’autres n’ont pas hésité à exprimer leur mécontentement, affirmant qu’il « a complètement changé depuis qu’il s’est lancé dans la politique active ». Vikram Hurdoyal, le principal intéressé, a été sollicité à plusieurs reprises, samedi, mais nos appels sont restés sans réponse.

«Vikram est un grand exportateur d’ananas. Cependant, il est avant tout un travailleur social dévoué », relate Ghowtam, 72 ans, un cousin de l’ex-ministre Hurdoyal. Il souligne que ce dernier, qui est originaire de la région de Sebastopol « a eu une enfance difficile ». Il a ensuite vécu à Trou-d’Eau-Douce. « C’était avant qu’il se lance dans la culture d’ananas », précise le septuagénaire. « Vikram a toujours œuvré pour le bien de la circonscription no 10 et demeure un géant du social. Il n’y en aura jamais un deuxième comme lui. Jamais ! » soutient notre interlocuteur. 

Il ne manque pas l’occasion de rappeler la performance de Vikram Hurdoyal lors des élections générales de 2019, où il a obtenu 23 252 voix, soit près de 55 % des votes de la circonscription.

Désarroi

Navré par ce qui s’est passé, Ghowtam exprime son désarroi. « Je suis très attristé par la tournure des événements », confie-t-il. Avez-vous rencontré Vikram Hurdoyal depuis sa révocation en tant que ministre et sa démission comme député de la circonscription no 10 ? « Je ne l’ai pas vu depuis quelques jours. Il est tout à fait compréhensible qu’il choisisse le silence pour se ressourcer », explique-t-il. 

Catherine, une habitante de Trou-d’Eau-Douce, affiche la même déception quant à la situation. La mère de famille rencontrée non loin du domicile de l’ex-ministre déclare que « c’est une fierté d’avoir quelqu’un comme Vikram Hurdoyal dans la région de Trou-d’Eau-Douce ». « Il n’est pas là simplement pour occuper un poste. Bien au contraire, il aide tout le monde sans exception », affirme-t-elle.

« Il était là pour servir »

Ghowtam
Ghowtam, montrant fièrement la dernière édition du magazine souvenir publié par Vikram Hurdoyal retraçant ses réalisations en tant que ministre, mais surtout comme travailleur social.

Notre interlocutrice se souvient avoir invité l’ex-ministre à une grande convention sur la Bible en décembre. « Il a accepté l’invitation malgré sa confession différente et a beaucoup apprécié », se rappelle Catherine. Quel est votre avis sur la révocation de Vikram Hurdoyal en tant que ministre et sa démission en tant que député ? « Cela me désole. C’est une grande perte », déplore-t-elle, tout en soulignant que « Vikram Hurdoyal a prouvé qu’il était là pour servir ». 

Ce sentiment est partagé par des habitants de Clemencia. Jean, que nous avons croisé vendredi soir, estime que Vikram Hurdoyal est un « grand travailleur social » qui a « énormément contribué » à la circonscription no 10. « Je pense que sa place est en politique. Il reçoit entre 200 et 250 personnes chaque samedi à son bureau. Vous êtes accueilli les bras ouverts. De plus, vous recevez un croissant et une brique de jus. Je vous assure, c’est la pure vérité ! Vikram Hurdoyal est une personne sincère », fait ressortir le père de famille. Son épouse, qui a souhaité garder l’anonymat, a abondé dans le même sens. « Il est très actif dans le social. Ninport kiler dimoun al tap so laport, li reponn prezan. Enn gran dimoun sa ! » dit-elle.

« Il incarnait l’espoir… » 

Vikram Hurdoyal n’a toutefois pas que des sympathisants dans la circonscription no 10. Certains ne cachent pas leur ressentiment. Ils lui reprochent d’avoir changé depuis son élection. « Je connais Vikram depuis une dizaine d’années. Il était un parfait gentleman jusqu’à ce qu’il fasse de la politique active. Et pourtant, je fais partie de ceux qui ont voté pour lui lors des élections de 2019. Il incarnait l’espoir, mais au fil des années, il a changé », explique José, un  ancien collaborateur de Vikram Hurdoyal. Le retraité affirme que les agissements de l’ex-député et ex-ministre de l’Agro-industrie seraient très mal perçus par un bon nombre d’habitants de la circonscription no 10. 

C’est le cas d’Anil C. « J’ai été victime d’une attaque cérébrale, il y a environ quatre ans. J’ai sollicité Vikram Hurdoyal à maintes reprises afin d’activer les démarches pour l’obtention de ma pension d’invalidité. Il était ministre de la Fonction publique à l’époque. J’ai été déçu en réalisant qu’il n’avait rien fait. Et je le dis haut et fort. Rien n’a été fait ! Mem enn led narien pann ganye », tonne-t-il.

Sur sa page Facebook 

L’ex-ministre Hurdoyal : « J’ai toujours fait de mon mieux pour aider les autres »

L’ex-député et ex-ministre de l’Agro-industrie Vikram Hurdoyal s’est exprimé sur sa page Facebook dans le courant de la semaine. « J’ai toujours fait de mon mieux pour aider les autres, que ce soit avec mon salaire, mon assistance ou encore à travers ma société », a-t-il publié. L’ex-député de la circonscription no 10 dit avoir « vendu deux terrains lui appartenant et avoir injecté les fonds dans le social ». « Ena dimoun gagn toupe vinn dir lor radio kas mal gagne. Mo ti a kontan dir sa bann dimoun la ki mo kapav montre prev ek si fale mo kapav piblie mo ‘statement’ labank ek seki pou mo fami pou plis transparans », a-t-il lancé à ses détracteurs.

Vikram Hurdoyal rappelle ensuite qu’il est « le seul ministre » à avoir déclaré, lors de la prestation de serment, « ne pas vouloir de salaire, de voiture, de garde du corps ou de privilèges », car il voulait travailler pour le pays. Mais, dit-il, il est temps, pour lui, de prendre du recul pour se concentrer sur sa santé, sa famille, ses activités professionnelles et sa « vie de planteur ». « Je suis convaincu que je manquerai énormément à mes mandants. J’ai toujours été une personne de proximité », affirme-t-il. L’ex-ministre de l’Agro-industrie précise, par ailleurs, que son engagement pour le social a dépassé les considérations d’âge, de couleur politique ou de religion. « Les personnes qui sont venues me voir n’ont jamais été déçues. J’ai fait de mon mieux pour les aider. Merci à tous ceux qui ont contribué à ma réussite », a-t-il ajouté.

 

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