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Nomination Day : la guerre des partis de l’opposition est déclarée

Quarante candidats sillonneront la circonscription no 18 pendant un mois et demi dans le but de séduire l’électorat de Belle-Rose/Quatre-Bornes. Alors que les grandes formations politiques de l’opposition croisent le fer, le gouvernement brille par son absence totale.

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La lutte pour remplir le siège de député que Roshi Bhadain a laissé vacant en janvier, à Belle-Rose/Quatre-Bornes, se fera uniquement entre partis de l’opposition. À la fermeture du Sodnac State Secondary School, à 15 heures samedi, personne ne s’était pointé pour déposer sa candidature au nom du Mouvement socialiste militant (MSM) ou du Muvman Liberater. Ce qui confirmait le choix du gouvernement de se laver les mains de cette joute électorale.

En revanche, 40 personnes ont fait acte de candidature, égalant ainsi le record établi à la partielle au no 9 (Flacq/Bon-Accueil), le 5 avril 1998. Elles ont 47 jours pour convaincre les 42 052 électeurs du no 18.

Sans surprise, les grands partis de l’opposition sont au rendez-vous, sauf qu’exceptionnellement, chaque « grande » formation politique se dirige vers cette élection en solo. Aucune grande alliance ne s’est formée avant cette bataille. Pour chacun, il s’agit avant tout de se placer en challenger du gouvernement, avec le regard rivé sur les élections générales à venir.

Le Mouvement militant mauricien (MMM) espère bien pouvoir placer Nita Juddoo et ainsi réduire le fossé entre le Parti mauricien social démocrate (PMSD) et lui au Parlement. Si le MMM remporte l’épreuve, il aura huit députés contre neuf pour les bleus. Cela ne lui permettra certes pas de reconquérir le poste de leader de l’opposition, mais une victoire des mauves renforcera leur position en cas d’alliance future.

Pour le PMSD, cette élection relève de la plus haute importance. Premièrement, le no 18 est la circonscription de Xavier-Luc Duval – il s’y est fait élire à trois reprises depuis 2005 –, qui se présente comme éventuel candidat au poste de Premier ministre. Une victoire servirait donc ce dessein.

Roshi Bhadain, leader du Reform Party, joue, quant à lui, ni plus ni moins que son avenir politique. Perdre dans une circonscription qui lui a permis d’entrer pour la première fois au Parlement en décembre 2014 hypothéquerait sérieusement ses prochains « moves » politiques.

Le Parti Travailliste veut, lui, prouver qu’il s’est refait une santé depuis sa cuisante défaite de 2014, qui ne lui a laissé que quatre députés au Parlement. Arvin Boolell veut faire valider sa position comme dauphin de Navin Ramgoolam chez les rouges. Son retour au Parlement par une circonscription qui n’est historiquement pas la sienne l’y aiderait grandement. Pour le leader du parti et ex-Premier ministre Navin Ramgoolam, l’élection d’Arvin Boolell signifierait que son parti peut potentiellement remporter une victoire lors des générales.

Parmi les outsiders, on a Tania Diolle, du Mouvement Patriotique, Jack Bizlall, du Mouvement 1er-Mai, et Kugan Parapen, de Rezistans ek Alternativ.


Absence du gouvernement - Bobby Hurreeram : «La partielle est l’affaire de l’opposition»

Le Chief Whip Bobby Hurreeram explique la décision du gouvernement de ne pas participer à l’élection partielle au no 18 (Belle-Rose/Quatre-Bornes).

« Cette joute électorale est l’affaire de l’opposition, car ce siège n’était pas à nous. Puis, nous avons une majorité confortable. Donc, prendre part à cette élection ne nous apporterait rien », a-t-il déclaré.

Le gouvernement a, selon lui, d’autres choses à faire que de perdre du temps et de l’argent dans une campagne électorale. « Nous sommes dans une situation où le travail ne manque pas pour faire avancer le pays. Dans sa sagesse, le Premier ministre Pravind Jugnauth a fait le choix qu’il fallait. Nous avons beaucoup de mesures budgétaires à mettre en œuvre dans l’intérêt du pays. Une partielle aurait tout bloqué à notre niveau. »

Quand les électeurs du no 18 iront voter, dit-il, « ils se rendront compte de la quantité d’argent qui aura été dépensé par les partis politiques et verront si le pays avait besoin de cette partielle ou pas ».


Le commissaire électoral : «Aucun incident à déplorer»

Irfan Rahman, le commissaire électoral, se dit satisfait du déroulement de l’exercice de dépôt de candidatures, qui a eu lieu samedi, en marge de l’élection partielle au no 18 (Belle-Rose/Quatre-Bornes). « Toutes les procédures ont été respectées. Il n’y a aucun incident à déplorer. L’exercice a eu lieu dans une bonne ambiance », a-t-il affirmé dans l’après-midi, lors d’une conférence de presse au siège du bureau de la Commission électorale. Il a souligné que des dispositifs avaient été mis en place pour aider les personnes porteuses d’un handicap.

Ils sont 40 candidats à s’être inscrits au SSS Sodnac, pour l’élection partielle prévue le 17 décembre. Parmi, figurent six femmes. Ce qui signifie que 85 % des candidats de ce scrutin sont des hommes. Vingt-trois sont affiliés à un parti, tandis que les autres brigueront les suffrages en tant que candidats indépendants.

Le commissaire électoral a annoncé que la date butoir pour le retrait des candidatures est fixée au 7 novembre 2017. Ceux qui souhaitent se désister auront donc jusqu’à 15 heures ce jour-là pour le faire.

Lors de son intervention, Irfan Rahman a fait un comparatif du nombre de candidats inscrits à l’élection partielle à travers l’île. En 1998 à Flacq, on comptait 40 candidats. En 1999, ils étaient 26 à s’être inscrits à Beau-Bassin et 37 à Piton/Rivière-du-Rempart en 2003. En 2009, 38 candidats se sont inscrits à l’élection partielle au no 8 (Moka/Quartier-Militaire). Il y avait 46 candidats en lice aux élections générales de 2014 dans la circonscription no 18 (Belle-Rose/Quatre-Bornes).

Irfan Rahman a également lancé un appel pour que la campagne électorale se déroule sans incident : « Je lance un appel pour que les 40 candidats respectent les codes de conduite et que la campagne se déroule sans anicroche. » Il est d’ailleurs prévu que le commissaire électoral rencontre les candidats et les Campaign Managers le 13 novembre pour un constat de la situation.

 

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