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Véritable goulot d’étranglement

Port-Louis dans les années 70 et 80.

Observateur attentif des problèmes environnementaux, Karim Jaufeerally dénonce sans réserve l’urbanisation sauvage qui sévit à Maurice. Selon lui, on construit à tort et à travers, n’importe quoi, n’importe où et n’importe comment depuis ces 40 dernières années. Il dénonce l’urbanisation sauvage et l’incivisme des Mauriciens.

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La nature reprend toujours ses droits, et là où l’on a empiété sur le passage de l’eau, elle finira par se frayer un chemin pour y passer à nouveau, peu importe la construction, selon Karim Jaufeerally. Le béton rend le sol imperméable. Et à la moindre flash flood, nous payons les conséquences de notre folie, dit-il.

Il dénonce, dans la foulée, « l’autre bêtise humaine », qui est de jeter les ordures n’importe où. Les immondices sont alors transportées par les systèmes de canalisation et provoquent des accumulations d’eau, voire des inondations dans certains endroits, ajoute-t-il. Mais comme il est difficile de changer la mentalité des gens, nous allons subir encore longtemps les conséquences de nos actes lors des prochaines grosses averses, déplore-t-il.

Dans une boutade, Karim Jaufeerally lance que les ingénieurs d’aujourd’hui devraient s’inspirer de ceux de l’époque de Mahé Labourdonnais lors de la construction de Port-Louis pendant la colonisation française dans les années 1700, mais aussi à l’époque de l’occupation anglaise à partir de 1810. Selon Karim Jaufeerally, on a tendance à sous-estimer les conséquences des averses. Il n’en démord pas : les ingénieurs et les autorités sont à blâmer pour tout ce que subit le pays en ce moment. « Ils sont censés savoir où et comment construire », martèle-t-il.

Il déplore une absence totale de réflexion autour de l’urbanisation, eu égard aux dégâts recensés. « Tout ne peut être mis sur le dos des effets des changements climatiques. Il faut réfléchir différemment et ne pas faire abstraction de la géographie de Port-Louis », ajoute-t-il.

L’observateur reconnaît les pressions qu’il peut y avoir dans les projets de développement. Mais plus il y a de nouvelles constructions, plus il y aura de véhicules dans les zones concernées, qu’il sera ensuite difficile d’évacuer en cas de calamité. Il déplore l’absence d’un plan d’évacuation pour Port-Louis et le problème de sécurité qui découle des alertes cycloniques. « Quelle que soit l’urgence, on ne peut pas évacuer Port-Louis sans catastrophe avec les deux seules voies d’accès majeures au nord et au sud. Nous avons une capitale qui est un véritable goulot d’étranglement », selon lui. Il plaide pour des décisions rapides en cas d’alerte cyclonique afin que la population sache si elle peut sortir ou non.

 

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